[13]
La fortune de Clémence de Hongrie, aussi bien en terres qu’en bijoux,
et constituée essentiellement par des dons de Louis X, était énorme.
Pendant la brève durée de leur mariage, Clémence de Hongrie ne reçut pas moins
de quatorze châteaux dont certains comptaient parmi les plus importantes
demeures royales.
[14]
La licorne, animal légendaire, n’exista jamais que sur les blasons,
fresques et tapisseries. Néanmoins son unique corne passait pour avoir un
pouvoir de contrepoison universel. En fait, ce qu’on vendait à prix très élevé,
sous le nom de corne de licorne, était la défense du narval, ou licorne de mer,
dont on « touchait » les mets pour y déceler la présence d’une
substance vénéneuse.
[15]
Tous les ateliers de tapisserie signalés en Europe, et notamment en
Italie et en Hongrie, à la fin du Moyen Âge, avaient été fondés par des
lissiers venus de Flandre ou d’Artois. La ville d’Arras est considérée comme
ayant été le centre de cette industrie naissante au début du XIV
ème
siècle. Or, cette prospérité est expressément due à l’initiative de la comtesse
Mahaut et aux encouragements qu’elle prodigua aux métiers qui constituaient la
richesse de sa province.
Lorsque les tapissiers parisiens
commencèrent à faire concurrence aux ateliers d’Artois, Mahaut ne marqua aucune
préférence exclusive, et on la vit s’adresser également aux artisans de Paris.
L’inventaire des biens de la reine
Clémence est un des premiers où l’on trouve mentionnés « huit tapis à
images et à arbres, de la devise d’une chasse ».
[16]
— Un homme si bon, un seigneur si généreux ! Le ciel l’a
pris.
— Hélas, hélas ! Si bon,
si généreux !
— Il était notre père à
tous ! Le protecteur des humbles.
— Notre père, notre protecteur,
nous l’avons perdu. Hélas, hélas !
[17]
Eudes de Bourgogne venait de succéder à son frère Hugues V mort à
Argilly au début de mai 1315 et enterré à Cîteaux, le 12 mai.